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L'agriculture et l'alimentation entrent à leur tour dans l'économie de plateforme, et sautent les étapes. Le développement rapide des interfaces numériques ne se limite pas à une mise en contact entre l'offre et la demande. À côté des places de marché, des plateformes collaboratives ont fait leur apparition, les unes dédiées au financement, d'autres aux échanges de services. Les professionnels réinventent d'anciennes formes de solidarité et s'essaient à de nouvelles activités. Enfin, les particuliers entrent dans le jeu, bouleversant les usages et récrivant les codes.

Manger autrement demain?

Society October 14th, 2015, Marion Guillou / Présidente, Agreenium

L’évolution de la demande alimentaire dans les différentes régions du monde sera-t-elle déterminante pour assurer la sécurité alimentaire de tous, en quantité comme en composition, et pour la bonne gestion des ressources naturelles?

L'alimentation du futur nous réservera-t-elle des surprises? Les défis sont immenses, l'imagination humaine sans limites. De multiples innovations apparaissent aujourd'hui. Certaines sont encore dans les labos, d'autres cherchent leur voie sur le marché.

Un circuit court, c'est un mode de commercialisation qui se définit soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu'il n'y ait qu'un seul intermédiaire. Longtemps cantonné à quelques cercles militants, ce modèle alternatif est désormais sorti de la marginalité. Quelles sont ses perspectives et que peut-on en attendre?

Après avoir raté la première et la seconde révolution industrielle, l'Afrique semble bien partie pour adopter la troisième. En combinant services low cost, informations en direct et innovations frugales, en mettant ces facilités à la disposition des exploitations de toutes tailles, l'Internet mobile peut permettre à l'agriculture africaine d'accélérer à la hauteur de ses immenses besoins.

OGM : un débat à reprendre

Society December 12th, 2013, Marion Guillou / Présidente, Agreenium

En Europe, les organismes génétiquement modifiés destinés à l'agriculture sont presque un tabou. Ailleurs dans le monde, leur utilisation continue à faire débat. Mais une discussion bien informée est-elle possible? Entre les arguments des opposants et ceux des grandes entreprises, la parole scientifique a du mal à se faire entendre. Elle est pourtant nécessaire si l'on veut réfléchir sereinement à une technologie qui n'est pas sans risques, mais demande à être analysée en situation, sur la base d'un calcul coûts-avantages. Comment revenir à la raison?

Jusqu'en 2008, les médias ne parlaient plus beaucoup de sécurité alimentaire mais le sujet est revenu au premier plan. Les désordres des marchés financiers ont fait apparaître des tensions sous-jacentes : pressions sur les ressources, inégalités d'accès, évolution rapide des grands pays émergents. Les tensions d'aujourd'hui préfigurent celles de demain. Pouvons-nous espérer les maîtriser ? Et comment ?

L'urbanisation du monde et l'essor des mégapoles posent une question souvent occultée: la pression sur les ressources. On l'oublie parfois, les grandes villes se sont développées dans des vallées ou des plaines qui pouvaient nourrir leurs habitants, et aujourd'hui encore elles dépendent largement de leur environnement immédiat. Qu'en sera-t-il demain?

Agroalimentaire : les nouveaux enjeux de la sécurité sanitaire

Society February 27th, 2013, Laurent Rosso / Directeur de l’ENGREF, directeur adjoint d’AgroParisTech

La maîtrise des risques sanitaires est une exigence fondamentale des sociétés modernes, en particulier dans le domaine sensible de l'alimentation. Les progrès considérables ont été réalisés depuis cinquante ans. Néanmoins, l'horizon semble parfois reculer et des crises surviennent régulièrement. Il reste difficile d'accepter que le risque zéro n'existe pas alors que des dangers apparaissent, dont on n'avait pas conscience jusqu’à présent. Quels sont les défis aujourd'hui, et comment les relever ?

Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick expliquait samedi 19 février que "nous devons être très attentifs à ce qui se passe en termes de prix alimentaires et aux effets potentiels qu'ils peuvent avoir sur la stabilité politique". Entre juin et décembre, la hausse des prix agricoles a fait tomber 44 millions de personnes sous le seuil de l'extrême pauvreté. Plus que la perspective d'une hausse inéluctable, c'est la volatilité des prix qui inquiète aujourd'hui politiques et observateurs. Peut-on espérer en venir à bout ?

Contrairement à une idée trop souvent répandue, il existe des terres disponibles potentiellement cultivables non encore cultivées, même sans empiéter sur les forêts. Le changement climatique aurait un effet légèrement positif sur ce potentiel. Le monde ne manquera donc pas de terres ce qui ne signifie pas qu'il n'y aura pas concurrence entre les divers usages (alimentaires, non alimentaires, sylvicoles, environnementaux, récréatifs, industriels et urbains, etc.).

Nourrir plus de 9 milliards d'individus à l'horizon 2050 dans un cadre de développement durable n'est pas impossible, mais seulement sous réserve que certaines conditions soient remplies. Parmi celles-ci, mettre en place des mécanismes permettant de limiter l'instabilité des prix agricoles, augmenter la production agricole dans le respect des exigences du développement durable, réduire les pertes et les gaspillages à tous les stades, de la sortie du champ à l'assiette du consommateur, et sécuriser les échanges agricoles internationaux.

L'Afrique pourrait bien être à l'aube d'une révolution. La volonté politique de mener des réformes structurelles pourrait faciliter l'arrivée des techniques agricoles de pointe. Le Malawi est un cas d'école: la subvention aux engrais et semences hybrides a transformé le pays nourri en exportateur de nourriture qui approvisionne ses voisins. Pourtant, certains experts doutent du caractère durable du miracle.

Chaque jour, environ une personne sur six dans le monde souffre de la faim. Cette terrible réalité pourrait être compréhensible, sans que cela ne l'adoucisse, si elle était simplement liée à un manque global de nourriture. Mais le monde en produit plus qu'il n'en faut pour nourrir ses six milliards d'habitants. Le problème, d'après les spécialistes qui étudient ce phénomène, provient d'une combinaison de facteurs dont beaucoup sont imputables aux gouvernements et à leurs politiques sociales. Les catastrophes naturelles ont leur part de responsabilité, mais le manque de solidarité internationale sur le transfert des techniques agricoles, la corruption, la guerre et le manque d'institutions démocratiques sont les vrais coupables de l'affaire. Et avec la croissance de la population mondiale de 50% d'ici à 2050, date à laquelle elle devrait atteindre 9 milliards, à moins que la communauté internationale ne s'applique beaucoup plus pour mettre sur la table de chacun de quoi subsister, la foule des affamés ne cessera de grossir.

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