La culture est le catalyseur de l'intelligence. Une intelligence artificielle sans la capacité d'interagir culturellement ne serait rien de plus qu'une curiosité académique. Or la culture ne peut pas être codée dans une machine; elle doit être le résultat d'un processus d'apprentissage.
Dans de nombreux domaines, la prise de décision est affectée par la difficulté à établir des prévisions fiables. Ainsi le comportement des marchés financiers et des consommateurs, les phénomènes météorologiques, l'évolution d'un écosystème ou encore le mouvement de certains corps célestes fournissent des exemples de ces phénomènes imprévisibles qui ont un impact sur l'activité humaine. Certains développements des mathématiques peuvent aider à réduire cette imprévisibilité ou, du moins, à la prendre en compte d'un point de vue stratégique. La théorie des probabilités joue bien sûr ce rôle, mais également la mécanique des fluides pour l'étude de la turbulence, ou encore les systèmes dynamiques pour l'étude des phénomènes dits chaotiques, qui constituent une classe particulière de phénomènes imprévisibles.
Les compétences mathématiques sont devenues stratégiques pour les entreprises et les plus avancées mobilisent des scientifiques de haut niveau, aux prises avec des questions théoriques fondamentales. Mais le rôle de plus en plus crucial dévolu aux matheux s'accompagne d'exigences nouvelles, et de responsabilités inédites.
Qu'est-ce qu’un grand dirigeant ? Pour Claude Riveline, la réponse à cette question a changé au fil du temps, car elle renvoie à la façon dont on se représente une entreprise : machine bien huilée, corps vivant, ou encore équipe soudée par des valeurs. Les modes passent, les représentations évoluent, la formule change. Mais le noyau de talent, voire de génie qui fait la différence semble échapper à ces formules. Les sciences de gestion sont-elles alors condamnées au bavardage ?
Comment les spécialistes des mathématiques financières voient-ils se redessiner les marchés, à l'horizon de cinq à dix ans ? Et quel rôle joueront-elles alors ? Pour le comprendre, il faut revenir sur la façon dont elles se sont développées et sur les enjeux successifs qui ont façonné la discipline.
A quoi ressemblaient les premiers d'entre eux ? Comment ont-ils évolué dans le temps ? Des statuettes animées au premier bras mécanique, retour sur près de 3000 ans d’histoire.
La microfluidique implique aujourd'hui une dizaine de milliers de chercheurs et d'ingénieurs, et six cents utilisateurs industriels. La Technology Review du MIT la cite régulièrement parmi les technologies qui vont changer le monde. Pourquoi ?
On s'interroge souvent sur le caractère scientifique de l’économie. Alors que cette discipline utilise des modèles mathématiques très sophistiqués, leur capacité prédictive laisse beaucoup à désirer. Les économistes, pour autant, tiennent à leurs modèles. Mais à quoi servent-ils, précisément ? La réponse à cette question met en évidence l'importance du raisonnement analogique, et par extension de la rhétorique, dans une discipline qui a au fil du temps développé son propre style scientifique.
Pour comprendre les tsunamis et essayer de prévoir leurs conséquences ou encore localiser des réservoirs de pétrole, les scientifiques font tourner des modèles toujours plus complexes sur des machines toujours plus puissantes. Certaines peuvent désormais réaliser près de dix millions de milliards d'opérations à la seconde. Bienvenue dans le monde du calcul haute performance, un défi technique doublé d'un enjeu industriel majeur.
Le sénat américain vient d'adopter une loi réformant le système des brevets, sans apaiser les polémiques qui agitent depuis une dizaine d'années les milieux académiques et la Silicon Valley. Les brevets, considère-t-on généralement, permettent de soutenir l'innovation. Vraiment?
Le secteur énergétique mondial va devoir relever trois défis majeurs: sécurité d'approvisionnement face à des besoins croissants, lutte contre le changement climatique, urbanisation massive. L'électricité jouera un rôle clé car elle peut s'appuyer sur des méthodes de production émettant peu de gaz à effet de serre. Les technologies existent. La réussite dépendra de la capacité des politiques publiques à encourager l'innovation.
Avec l'apparition des puces révolutionnaires d'Intel, dites "verticales", il paraît certain que la puissance des ordinateurs continuera d'augmenter au moins pendant 10 à 20 ans. Quelles seront les conséquences technologiques et sociétales de cette nouvelle avancée? A quoi s'attendre pour la suite?
Tous les pays nucléaires affrontent la question épineuse du stockage des déchets. En France, les déchets les plus radioactifs seront stockés pendant un million d'années dans l'argile, dans une couche vieille de 150 millions d'années, longue de 130 mètres, à 500 mètres de profondeur, près de Bure, en Meuse. En 2016, une loi fixera les conditions de réversibilité du stockage. Entretien avec la française Marie-Claude Dupuis, directrice générale de l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) et présidente du comité de la gestion des déchets radioactifs de l'OCDE.
Dans le duel entre la technologie et la science, cette dernière a du mal. Les chercheurs modernes sont très liés à leur plateforme technologique et s'en inspirent pour conduire leurs recherches. Françoise Barré-Sinoussi suggère de revenir à l'ancienne méthode: à partir des données mondiales dont on dispose sur un sujet donné, proposer un concept ou une hypothèse scientifique et se demander ensuite de quelles technologies on a besoin pour y parvenir.
Des vols commerciaux dans l'espace, une percée dans la lutte contre le cancer, une nouvelle révolution industrielle largement basée sur une énergie propre et accessible à tous - même aujourd'hui, malgré le réchauffement climatique et la surpopulation, certains futurologues de talent voient l'avenir d'un oeil optimiste. Mais avant de réserver votre billet pour l'espace, n'oubliez pas que les prédictions se réalisent rarement. Difficile de viser juste quand on parle d'innovation technologique - même les inventeurs avancent à tâtons.
Nous rêvons d'un monde prévisible, fait de recettes de cuisine. Mais ce n'est pas notre monde... et heureusement: quelle serait la place laissée pour l'innovation et la création de valeur dans un monde prévisible ? Mais comment faire dans le désordre croissant ? Peut-on diriger en s'appuyant sur l'incertitude au lieu de lutter contre elle ? La réponse paradoxale est d'oublier le présent et de penser à partir du futur, de privilégier la stabilité du management... et de comprendre que l'incertitude est avant tout source d'espoir !
Comment apprécier la "distance" entre la recherche de base et les technologies de notre temps? Sommes-nous devant un fossé qui ne cesserait de se creuser ou au contraire serait-il en voie de comblement? Il est difficile de répondre de manière univoque à cette question: chacun trouvera pour y répondre des exemples destinés à justifier telle ou telle préconception. Peut-être une approche rétrospective nous permettra-t-elle d'éclairer un peu le débat.
Si la communauté scientifique est toujours divisée sur les causes du réchauffement climatique (même si, selon les sondages, pour 11 climatologues sur 12, les énergies fossiles sont bien les principales responsables), pour les non-initiés, la série de températures records, d'inondations et autres épisodes météorologiques extrêmes de 2010 a tranché le débat: la question n'est plus de savoir si le climat est en train de changer mais quel sera le prochain épisode.