Le 12 décembre 2015, après deux semaines de négociations laborieuses, les représentants de 195 pays ont adopté l'accord de Paris qui remplacera le protocole de Kyoto après 2020. Cet accord juridiquement contraignant est une réponse rationnelle de l'humanité à la menace qui pèse sur notre destin commun. La vision et la détermination de l'accord montrent qu'il est véritablement historique. Mais la route est encore longue et la coopération internationale, plus que jamais nécessaire face au risque de conflits climatiques, reste difficile.
Un rapport récemment publié, intitulé «Chine 2025: le paysage de la R&I», dégage 16 facteurs déterminant l’environnement de la recherche et de l’innovation en Chine. Une méthodologie originale, utilisant le crowdsourcing, permet de faire apparaître quatre scénarios très différents. SJTU ParisTech Review a interviewé le principal auteur du rapport.
Les mathématiques et les technologies sont de plus en plus utilisées dans les prises de décision. La tendance du moment est même de remplacer la décision humaine par celle d'une machine. Mais il existe aussi des expériences où l'innovation technologique aide à revivifier la décision humaine par excellence, celle de la démocratie. En témoigne le projet Démocratie. 2.1, lancé par le mathématicien tchèque Karel Janeček : une innovation radicale du mode de scrutin, fondée sur quelques intuitions mathématiques simples et appuyée sur la théorie des jeux.
C'est un paradoxe: les Norvégiens, qui tirent leur richesse de leurs énormes réserves de pétrole, sont devenus en quelques années les premiers utilisateurs de véhicules électriques. Ceux-ci représentent 18% des immatriculations depuis le début de l’année 2015! La clé de cet essor sans équivalent ailleurs, ce sont des politiques d'incitations très convaincantes… si convaincantes, en fait, que leurs concepteurs ont été dépassés par le succès: le modèle devra nécessairement évoluer.
Institutions et entreprises sont de plus en plus dépendantes des systèmes d’information. Elles sont ainsi de plus en plus vulnérables aux attaques de cybercriminels, que ceux-ci soient de simples malfaiteurs, des hacktivistes politiques, des États et même leurs propres employés. Les enjeux sont considérables et dans ce jeu du gendarme et du voleur, la sécurité absolue n'existe pas. Pour autant, une prise en compte sérieuse du cyber-risque est nécessaire. Elle exige de la part des organisations des efforts considérables: des investissements, mais aussi une mise à niveau culturelle et technologique.
Les débats sur la neutralité du Net se réfèrent souvent à de grands principes. Mais dans les faits celle-ci n'a pas grand chose à voir avec la défense de valeurs universelles. Il s'agit simplement d'une série de dispositions destinées à équilibrer les intérêts des fournisseurs d'accès internet et ceux des fournisseurs de contenus. C'est bien le sens de la dernière décision de la U.S. Federal Communications Commission. Cette décision offrira-t-elle vraiment aux fournisseurs de contenus et au public un accès libre et égal à Internet, sans frais?
Au cours du XXe siècle, les États et les grands organismes publics tels que la NASA ou le CEA ont joué un rôle majeur dans la chaîne de l'innovation. Internet lui-même est né grâce à des programmes publics, tout comme le GPS et de nombreuses autres technologies. Si l'État reste au centre du jeu dans la recherche scientifique, en matière d'innovation technologique son rôle est à réinventer.
Nous baignons dans une réalité numérique contrôlée et personnalisée où convergent une multitude de flux informationnels. L'exploitation de ces données est un sujet sensible, car elles touchent directement à notre intimité. Certes, chacun dispose d'instruments permettant de régler certains paramètres. Mais ce contrôle personnel reste partiel et personne ou presque n'est en mesure de le mettre en œuvre sérieusement. La question est donc posée d'un autre niveau de contrôle, d'une gouvernance des Big Data. Comment procéder? Une piste émergente est l'ethical data mining.
La question est posée à l'Europe, mais aussi aux grands pays émergents: comment espérer avoir quelque influence sur la régulation de l'Internet sans une puissance industrielle solide dans le domaine du numérique?
A la suite du musée Guggenheim, un certain nombre d'institutions culturelles occidentales se sont lancées dans de spectaculaires opérations de délocalisation, jouant la carte d'une exportation de leur marque et de leur savoir-faire. Entre diplomatie d'influence et marketing culturel, sans oublier la manne financière que représentent de tels projets, musées et universités occidentales tentent leur chance dans les nouveaux paradis du Moyen-Orient ou d'Asie. Pour quels bénéfices ? Selon quelles stratégies ?
Le principe de précaution est régulièrement invoqué dans les grandes déclarations internationales. Mais sa mise en pratique continue à faire débat: jusqu'où est-elle possible, jusqu'où est-elle souhaitable? Les controverses et l'expérience nous donnent aujourd'hui le recul nécessaire pour affiner une idée un peu abstraite, qui cherche encore sa voie. La France, seul pays avec l'Equateur à l'avoir inscrit dans sa Constitution, fait figure de cas d'école: elle offre plusieurs exemples emblématiques des difficultés à appliquer ce principe controversé.
L'avènement des systèmes de transports intelligents présente des opportunités pour beaucoup d'acteurs, des géants du numérique aux pionniers de l'économie du partage en passant par les collectivités locales. Mais les investissements sont énormes et chacun a peur de payer pour les autres. Comment sortir de ce piège?
En matière énergétique, l'Europe est un remarquable laboratoire du monde de demain, de ses promesses et de ses difficultés. La création d'un marché unifié de l’énergie et le développement mal contrôlé des renouvelables intermittentes se traduisent aujourd'hui par un bouleversement du fonctionnement des marchés. Pas facile de concilier deux agendas, surtout quand la Commission et les Etats-membres tirent à hue et à dia. Une analyse sans concession par un spécialiste du secteur.
L'Inde a longtemps été marquée par une corruption endémique, et les marchés publics n'en sont pas exempts. Les entreprises en souffrent, soit que des contrats leur échappent, soit qu'elles s'épuisent en procès aux issues douteuses, avec le risque de se faire des ennemis. Un dispositif lancé il y a quelques années commence à changer la donne, avec en outre quelques effets inattendus.
Le mouvement d'ouverture des données publiques concerne aujourd'hui un nombre grandissant d'Etats et d'administrations. De New York à Paris, de Nairobi à Singapour, de plus en plus de territoires proposent des jeux de données en open data. Pour comprendre les enjeux de ce mouvement, l'une des premières idées techno-politiques à se diffuser à la vitesse des réseaux, il faut revenir sur ses origines. Il se trouve en effet au croisement de plusieurs cultures.
Créée en 2009, l'Autorité indienne d'identification unique (Unique Identification Authority of India, UIAI) est un mégaprojet où convergent une technologie de pointe et les impératifs de base du développement économique. Son objectif est aussi simple qu'ambitieux : fournir à tous les résidents du pays, et notamment aux plus pauvres qui sont souvent dépourvus de pièces d'identité, un numéro d'identification unique. Le principal enjeu est le développement, car dans l'économie moderne, rien ne se fait sans pouvoir prouver son identité. Mais immatriculer 600 millions de personnes d'ici 2014 est un défi, et pas seulement sur le plan technique.
En les observant de près, les politologues ont découvert que les hommes politiques forment une espèce à part, dont l'identité a été forgée au contact de leur environnement naturel. Or l'une des contraintes les plus fortes de cet environnement, c'est la nécessité d'être réélu. Cela les pousse à des erreurs inévitables qui expliquent, en partie, la paralysie des gouvernements lorsqu'ils sont confrontés à des problèmes graves.