L'usine du monde connaît aujourd'hui une vague de délocalisations internes. L'ouest du pays, où les salaires sont plus bas, est désormais desservi par des infrastructures de qualité. Certes, le guanxi et la corruption endémique compliquent la vie des entreprises. Mais il serait dommage d'ignorer ce nouvel eldorado.
ParisTech Review se passionne pour les économies alternatives, celles qui renversent les modèles et déplacent les concepts. Voici sept articles, publiés entre 2011 et aujourd'hui, qui présentent sept grandes tendances.
Le monde est-il sorti de la crise? Les trajectoires divergentes des grands émergents, de l'Europe et des Etats-Unis rappellent qu'en dépit du puissant courant d'unification qui l'anime depuis une vingtaine d'années, en dépit aussi d'une interdépendance croissante, l'économie mondiale reste morcelée. Impossible, dans ces conditions, de tracer un tableau d'ensemble sans s'intéresser au jeu des différences entre les émergents et les autres, les Etats-Unis et l'Europe, et au sein même de l'Europe.
L'intelligence artificielle et les systèmes experts sont moins à la mode en 2014 qu'en 1974 mais leur développement n'a jamais cessé et la puissance de calcul des ordinateurs leur ouvre des perspectives toujours plus vastes. De la même façon que la robotisation bouleverse les usines, l'essor des systèmes experts change la donne pour de nombreux métiers qualifiés dans les bureaux. Certains sont transformés, d'autres vont disparaître. Avec eux, c'est l'existence même des classes moyennes, cœur de l'économie moderne, qui est mise en question. Mais la messe n'est pas dite, car parallèlement l'idée même d'expertise évolue aujourd'hui très vite.
On est aujourd'hui capable d'avoir en temps réel toutes sortes d'informations sur les besoins de chaque consommateur. Il est possible de les satisfaire avec des produits novateurs qui, n'étant ni seulement des biens ni seulement des services, peuvent être appelés des solutions. Autour de ces solutions s'inventent des modèles d'affaire originaux, et plus largement une économie nouvelle.
Le social business et les nouveaux modèles d'accès aux biens et services peuvent-ils aider les multinationales des pays développés à se réinventer? Peuvent-ils être pour ces entreprises des leviers de renouveau stratégique? L'expérience de Danone suggère que oui. Mais une analyse fine des processus s'impose si l'on veut discerner les facteurs de succès.
Après avoir raté la première et la seconde révolution industrielle, l'Afrique semble bien partie pour adopter la troisième. En combinant services low cost, informations en direct et innovations frugales, en mettant ces facilités à la disposition des exploitations de toutes tailles, l'Internet mobile peut permettre à l'agriculture africaine d'accélérer à la hauteur de ses immenses besoins.
La robuste croissance africaine suffira-t-elle à absorber l'essor démographique qui devrait multiplier par deux la population du continent d'ici 2050? Pour ce faire, il faudra des leviers de croissance. Le numérique en est un, qui pourrait permettre aux économies africaines de prendre leur envol. Comment et à quel rythme? On peut déjà s’en faire une idée: l'explosion numérique africaine a commencé.
Les nations africaines figurent rarement sur la liste des pays innovants, mais les choses sont peut-être en train de changer grâce à une nouvelle génération de technologies qui permettent d'effectuer de nombreuses opérations financières à partir de son téléphone portable. La banque mobile est désormais une des voies du développement. Le modèle peut-il être exporté ?
L'Inde a longtemps été marquée par une corruption endémique, et les marchés publics n'en sont pas exempts. Les entreprises en souffrent, soit que des contrats leur échappent, soit qu'elles s'épuisent en procès aux issues douteuses, avec le risque de se faire des ennemis. Un dispositif lancé il y a quelques années commence à changer la donne, avec en outre quelques effets inattendus.
Avec le Big Data, on peut extraire d'une simple liste de noms de précieuses informations, y compris lorsque cette liste comprend des millions de lignes plus ou moins bien renseignées. Cela ouvre des possibilités inédites de ciblage et d'appariement. Certes, l'onomastique appliquée aux affaires comporte un risque d'abus non négligeable. Mais elle peut aussi trouver des usages positifs et inattendus, comme d'aider à développer certaines régions dans le monde.
Le mouvement d'ouverture des données publiques concerne aujourd'hui un nombre grandissant d'Etats et d'administrations. De New York à Paris, de Nairobi à Singapour, de plus en plus de territoires proposent des jeux de données en open data. Pour comprendre les enjeux de ce mouvement, l'une des premières idées techno-politiques à se diffuser à la vitesse des réseaux, il faut revenir sur ses origines. Il se trouve en effet au croisement de plusieurs cultures.
La croissance vigoureuse des économies africaines a démenti les pronostics pessimistes portés il y a quelques décennies, quand le continent croulait sous le poids de la dette. D'où vient la croissance africaine, quelles sont ses particularités, que manque-t-il encore à l'Afrique pour faire la course avec les grands émergents ?
Entre planification et privatisation, le capitalisme à la chinoise trace sa voie originale. À quoi ressembleront les vingt prochaines années ? Pour s'en faire une idée, il faut revenir sur la trajectoire des réformes accomplies jusqu'ici, en prenant la mesure d'un phénomène majeur, qui devrait concerner 300 millions de personnes supplémentaires en quelques années : l'urbanisation.
La vague de la mondialisation qui a déferlé depuis trente ans est-elle en passe de refluer? Certains indicateurs suggèrent une tendance récente à la relocalisation des emplois industriels, ces jobs qualifiés et bien payés qui ont offert un socle social au développement des grands pays industrialisés. Le balancier des délocalisations serait-il reparti dans l'autre sens ? Les experts ne sont pas d'accord, sauf sur un point : les Etats-Unis seront le grand laboratoire de la relocalisation.
Le 18e Congrès du Parti communiste chinois, qui s'est tenu début novembre, a posé la question de l'évolution du modèle de croissance. Mais au moment de s'interroger sur son avenir et les défis qui l'attendent, il faut revenir sur ce qui a caractérisé ce modèle jusqu'ici. La réussite spectaculaire de l'économie chinoise amènera-t-elle un consensus de Beijing à succéder à celui de Washington ?
L'essor du commerce international a-t-il pris fin avec la crise ouverte en 2008 ? Pas si simple, répond le directeur général de l’OMC. Si des tensions protectionnistes peuvent apparaître ici ou là, la vraie question touche à la complexification des échanges, et aux limites structurelles de la méthode des cycles de négociations animés par les Etats.
La révolution numérique n'est pas seulement affaire de technologies. Impulsée par des entrepreneurs qui sont aussi des innovateurs radicaux, elle touche d'abord aux échanges sociaux. L'économie marchande, qui est l'une des dimensions dans lesquelles se jouent ces échanges, est impactée en profondeur, et l'onde de choc tend aujourd’hui à sortir des écrans pour toucher le reste du tissu économique. La notion de multitude permet de saisir ce qui est en jeu dans ce bouleversement.
On a longtemps considéré la responsabilité sociale des entreprises avec un certain scepticisme, voire avec dédain. Au mieux pouvait-on en faire un objet de communication. Mais les temps ont changé. Des firmes du monde entier, sous l'impulsion des consommateurs et d'une nouvelle génération de dirigeants, font de la RSE une priorité, en l'intégrant dans leurs opérations et en l'utilisant pour attirer et retenir les talents.
La crise de l'euro n'est pas terminée, et de son issue dépendra le futur de l'économie mondiale. Le Fonds monétaire international, redevenu un acteur majeur depuis que la crise financière a éclaté en 2007-2008, est lui-même engagé dans une redéfinition de ses missions et de son actionnariat. Sa directrice générale a accordé à Knowledge@Wharton et ParisTechReview une interview exclusive, abordant sans tabou les sujets les plus chauds du moment.