La chute des prix du pétrole qui s'est produite à l'automne 2014 a considérablement changé la donne pour les pétroles non conventionnels américains. Le prix actuel de 50 à 60 dollars par baril limite le nombre de nouveaux forages qui peuvent être réalisés de façon économiquement raisonnable. Une baisse de plus de moitié de l'activité de forage aux États-Unis s'en est suivie. En l'absence du rôle régulateur que l'OPEP a désormais cessé de jouer, les pétroles non conventionnels américains peuvent devenir le facteur d'équilibre du marché. Dans le même temps l'industrie a déjà commencé à s'adapter très rapidement.
L’évolution de la demande alimentaire dans les différentes régions du monde sera-t-elle déterminante pour assurer la sécurité alimentaire de tous, en quantité comme en composition, et pour la bonne gestion des ressources naturelles?
Si à long terme la transition énergétique apparaît comme une évidence et une nécessité, à court et moyen terme la situation est beaucoup plus confuse. La transition énergétique a commencé, et elle continuera. Mais si l'on cherche à dresser un tableau d'ensemble ce sont les ambiguïtés et les incertitudes qui dominent.
Explosion de l'offre, concurrence accrue, contraction de la demande: ces trois tendances reconfigurent complètement les marchés des hydrocarbures aux Etats-Unis et au Canada. Toutes trois sont récentes, toutes trois sont associées à de nouvelles technologies, toutes trois semblent durables. Elles vont de pair avec un changement majeur, dont on n'a pas encore pris la mesure. Depuis le premier choc pétrolier, la question majeure était l'approvisionnement. Aujourd'hui, avec une production relocalisée qui pose des problèmes inédits d'acceptabilité sociale, c'est l'accès aux marchés.
Ecologiquement parlant, le charbon est la pire des énergies. Mais il possède des qualités pratiquement irrésistibles. Il est abondant, disponible et bon marché. Des technologies innovantes laissent espérer des usages moins polluants. Tiendront-elles leurs promesses ?
Jusqu'en 2008, les médias ne parlaient plus beaucoup de sécurité alimentaire mais le sujet est revenu au premier plan. Les désordres des marchés financiers ont fait apparaître des tensions sous-jacentes : pressions sur les ressources, inégalités d'accès, évolution rapide des grands pays émergents. Les tensions d'aujourd'hui préfigurent celles de demain. Pouvons-nous espérer les maîtriser ? Et comment ?
Saviez-vous qu'au Danemark, les déchetteries produisent 5% des besoins en électricité et 20% de la chaleur ? La fameuse mine urbaine est aujourd'hui au centre des attentions. Quel est son potentiel, quelles sont les techniques utilisées, quels modèles d'affaires peuvent se développer ?
Pendant des millénaires, toute l'eau dont l’humanité avait besoin tombait du ciel. Ce sera de moins en moins vrai. Le dessalement de l’eau de mer peut-il répondre aux défis du siècle à venir ? Les technologies sont une partie de la réponse ; l'imagination économique en est une autre.
Nos arrière-grands-parents utilisaient à peine une dizaine de métaux différents. Aujourd'hui, les objets de notre vie quotidienne comprennent plus d'une centaine d'éléments chimiques : pratiquement la totalité du tableau de Mendeleïev. Les matières premières minérales sont indispensables au fonctionnement d'une économie moderne, et en particulier au déploiement des nouvelles technologies. Les cours de certains métaux ont connu des flambées ces dernières années, et la compétition est vive pour l'accès aux ressources. Mais, au fait, que sait-on précisément de ces ressources ?
Parmi les ressources minérales critiques, les terres rares occupent une place à part, car elles sont au cœur de nombreuses technologies d'avenir : voitures électriques, smartphones, éoliennes. Les ressources sont aujourd'hui concentrées entre les mains de quelques acteurs. Cette situation peut-elle s'inverser ? Quels sont les risques pour les secteurs industriels situés en aval de la production ?
L'exploitation des gaz et pétroles de schiste fait débat. Mais que sait-on précisément sur le sujet ? Une conférence de Bruno Goffé, directeur de recherche et délégué scientifique Géo-ressource à l'Institut national des sciences de l'univers (CNRS – INSU), apporte un éclairage scientifique sur les principales questions : de quoi parle-t-on précisément, quels sont les risques, quelle en est l'ampleur, peut-on espérer les contrôler... et où en est la recherche ?
Aux Etats-Unis comme en Europe, la fracturation hydraulique est l'un des points les plus controversés du débat sur les hydrocarbures non conventionnels. Les atteintes à l'environnement, en particulier, font l'objet d'un véritable dialogue de sourds, et dans un sens comme dans l'autre les exagérations ne manquent pas. Les arguments avancés de part et d'autre méritent d’être entendus, mais on aurait tort de s'y arrêter : car la recherche avance et d'autres techniques émergent.
Les services publics de l'eau se sont longtemps centrés sur une politique de l'offre, appuyée sur les compétences du génie civil (pour la quantité) et du génie sanitaire (pour la qualité). Aujourd'hui, les tensions sur la ressource et la montée des enjeux environnementaux imposent une nouvelle approche. Les sciences de l'ingénieur ont leur mot à dire, mais l'innovation technique doit s'inscrire dans une réinvention des modèles existants. Quelles sont les pistes ?
Demain les stations d'épuration des eaux usées urbaines seront bien plus que des usines de dépollution. Elles produiront de multiples ressources : de l’eau réutilisable pour les besoins humains, de l'énergie verte, du bioplastique ou des matières minérales. Pour faire entrer l’assainissement dans l'ère de l'éco-économie, les chercheurs associent biotechnologies, biochimie et microbiologie avec génie des procédés et mathématiques appliquées.
Les marchés mondiaux des matières premières ont profondément évolué depuis dix ans: les relations entre grands producteurs et grands consommateurs ont changé, la formation des prix intègre des facteurs nouveaux. Dans ce contexte, les Etats et les acteurs industriels doivent rapidement redéfinir leurs stratégies. Certains ont pris du retard.
L'équation énergétique européenne est marquée par trois contraintes: sécurité d'approvisionnement, lutte contre le réchauffement climatique et compétitivité. Mais elle se complique avec les choix allemands sur le nucléaire, l'arrivée des gaz de schiste, l'avènement des énergies renouvelables, la montée en puissance des grands émergents. Quelles conséquences pour l'Europe, et pour les poids lourds du secteur?
La Pologne s'est engagée en 2009 dans la production de gaz et de pétrole de schiste. Ce choix a intégré les perspectives économiques, mais aussi les questions sensibles de l'indépendance énergétique et de la sortie du tout-charbon. L'expérience polonaise est ainsi ancrée dans une situation particulière. Peut-elle servir de modèle?
La révolution des hydrocarbures non-conventionnels est aujourd'hui bien entamée. Les ressources potentielles sont immenses mais les inquiétudes sont vives. Au-delà des bonnes pratiques et du sérieux des acteurs industriels, une question majeure est la qualité de la délibération publique. Les expériences américaines et australiennes permettent de faire un premier point.
Pour avancer vers une économie durable, prélevant moins de ressources naturelles, on ne doit pas raisonner contre la croissance, mais avec elle. La question de la soutenabilité doit être abordée d'une manière dynamique. En partant d'une nouvelle modélisation des flux et des stocks du cycle de la matière, on peut imaginer l'économie de demain.
Rares sont ceux qui avaient anticipé l'essor spectaculaire des gaz non conventionnels aux Etats-Unis. Les responsables pétroliers américains ont très rapidement pris la mesure des conséquences pour l'avenir du secteur. Avec désormais un certain recul, la perspective s'élargit et on commence à anticiper l'apport de ces ressources aux futurs équilibres énergétiques mondiaux.