Depuis que Blythe Masters a quitté JP Morgan Chase pour prendre les rênes de Digital Asset Holdings, la célèbre économiste et opératrice de marché a entamé une tournée de conférences pour parler de la blockchain. Le 2 juin 2015, elle déclarait que les applications financières blockchain se mesureront en milliers de milliards de dollars. Depuis cette annonce fracassante, les cabinets spécialisés reçoivent beaucoup d'appels qui tournent tous autour de la même question : comment la technologie blockchain pourrait-elle nous aider à prendre l'ascendant dans notre secteur? Il existe aujourd'hui une vive curiosité, mais aussi et surtout un véritable besoin de pédagogie sur le sujet des protocoles Bitcoin et Ethereum, ainsi que sur la technologie blockchain.
Pourquoi réglementer les FinTechs ? L’approche européenne consiste moins à brider ces startups qu’à leur ménager un accès au marché, en standardisant un certain nombre de spécifications techniques qui permettront à ces prestataires de services de paiement de se connecter aux systèmes d’informations des banques traditionnelles. Lesquelles ont du souci à se faire.
Comment agir sur le changement climatique ? Le débat actuel se concentre sur la réduction de la consommation de carbone. Mais les instruments de politique économique disponibles aujourd'hui ne sont ni efficaces, ni réalistes. La taxe carbone et les permis d'émissions sont des systèmes coercitifs. Ils peuvent marcher… s'ils sont suffisamment contraignants. Or qui accepterait de subir un stalinisme vert? Plutôt la carotte que le bâton, donc. Dit autrement : il est temps d'exploiter la créativité de l'innovation financière pour faire œuvre utile.
« With the growing risks of assets becoming stranded by responses to climate change, it might seem necessary to ask whether not adjusting your investment strategy is wise, let alone affordable. » On retrouve ici tout le sens britannique de l'euphémisme, dans la bouche d'un personnage rompu à la diplomatie économique. Ces propos ont en effet été tenus en septembre dernier par le Prince Charles, se faisant le relais d'une vague d'interpellations de la communauté financière sur la thématique climatique (Ban Ki Moon, Leonardo Di Caprio, Al Gore…), et d'une interrogation désormais régulière au sein de la communauté financière elle-même. De quels risques et quels actifs s'agit-il? Au-delà de l’aspect médiatique, le fond du sujet mérite quelques explications.
Dans les pays développés et particulièrement en Europe, l'investissement est à la peine depuis la crise de 2008. Pourtant l'argent est abondant et les besoins ne manquent pas, notamment en ce qui concerne les investissements porteurs de croissance à long terme. Mais les investisseurs privés sont comme engourdis. Comment sortir de cette morosité? Les investisseurs institutionnels sont au centre du jeu et, parmi eux, banques publiques et caisses des dépôts peuvent jouer un rôle décisif. Comment ces institutions séculaires sont-elles revenues sur le devant de la scène?
À mesure que le financement participatif se développe, il s'étend à de nouveaux domaines. L'un des plus prometteurs est l'immobilier commercial, où les grands acteurs s'intéressent peu aux projets de moins de 10 millions de dollars, qui ne sont pas rentables pour eux. Dan Miller, co-fondateur de Fundrise, explique que ces grands investisseurs ne sont pas en mesure de gérer des petits investissements: ce n'est pas leur métier. Cela ouvre des perspectives aux entreprises de crowdfunding.
Les ingrédients pour investir à long terme sont simples: il faut de l'argent, ainsi qu'un cadre légal, comptable, financier et fiscal favorable. L'argent est aujourd'hui disponible en abondance. Pour autant, les besoins en investissements de long terme peinent à être satisfaits. Comment changer la donne?
Depuis quelques années, de grands groupes lancent des incubateurs internes et en font la pierre de touche de leurs stratégies d'investissements. Y a-t-il une méthode pour réussir? L'expérience des inventeurs les plus prolifiques montre que c'est possible en garantissant aux équipes un environnement artisanal qui favorise le jeu, la répétition et la patience.
Le monde est-il sorti de la crise? Les trajectoires divergentes des grands émergents, de l'Europe et des Etats-Unis rappellent qu'en dépit du puissant courant d'unification qui l'anime depuis une vingtaine d'années, en dépit aussi d'une interdépendance croissante, l'économie mondiale reste morcelée. Impossible, dans ces conditions, de tracer un tableau d'ensemble sans s'intéresser au jeu des différences entre les émergents et les autres, les Etats-Unis et l'Europe, et au sein même de l'Europe.
Née il y a une vingtaine d'années, la microfinance a le vent en poupe et débarque dans les pays développés. Le contexte n'est pas le même, et des questions nouvelles se posent. Mais le modèle originel, centré sur une offre de crédit aux micro-entrepreneurs, a déjà profondément évolué. En se professionnalisant, les institutions ont mesuré les limites de leur approche initiale, et pour y répondre elles se sont engagées dans une vague d'innovations.
L'Espagne est l'un des leaders mondiaux dans la recherche en biotechnologie, mais elle est en retard dans le transfert de technologie et la création de nouvelles entreprises. Le gouvernement espagnol espère changer la donne. Pour ce faire, il observe attentivement les biotechs israéliennes, une référence mondiale dans la création de start-ups. Jusqu'où doit-il s'en inspirer?
Depuis le début des années 2000 Internet a ouvert la voie à une nouvelle forme d'intelligence collective, le calcul humanoïde. Non, il ne s'agit pas de transformer votre cerveau en ordinateur. Mais de coordonner des milliers de personnes pour en tirer une puissance de calcul qui dépasse aujourd'hui, pour certains problèmes complexes, celle des supercalculateurs. La biochimie a ouvert la voie, la finance commence à l'emprunter. Que se passe-t-il quand des amateurs prennent les commandes d'une salle de marché?
Les nations africaines figurent rarement sur la liste des pays innovants, mais les choses sont peut-être en train de changer grâce à une nouvelle génération de technologies qui permettent d'effectuer de nombreuses opérations financières à partir de son téléphone portable. La banque mobile est désormais une des voies du développement. Le modèle peut-il être exporté ?
L'innovation financière a souvent mauvaise presse, mais celle-ci a les faveurs du public : le crowdfunding en actions est une nouvelle forme de financement participatif, qui permet à des particuliers d'investir dans de petites entreprises et d'en devenir actionnaires. Cela simplifie sensiblement la levée de fonds pour les start-ups, offrant une alternative à un marché obligataire très réglementé. Mais le débat fait rage : le changement va-t-il stimuler la croissance économique, ou devenir un nouveau vecteur de fraude ?
Comment les spécialistes des mathématiques financières voient-ils se redessiner les marchés, à l'horizon de cinq à dix ans ? Et quel rôle joueront-elles alors ? Pour le comprendre, il faut revenir sur la façon dont elles se sont développées et sur les enjeux successifs qui ont façonné la discipline.
Les bitcoins ont fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois, avec l'éclatement de la bulle spéculative qui s'était formée autour de cette nouvelle monnaie. Ces soubresauts ne doivent pas occulter d'autres débats, plus techniques mais aux enjeux considérables.
Le financement participatif est maintenant reconnu comme un moyen efficace de lever des fonds, tant pour les start-ups que pour les entreprises bien établies. Mais la croissance de cette activité l'amène à changer de nature : petit à petit, on passe de la donation et des prêts à une forme d'investissement. Cela pose des défis nouveaux, notamment juridiques, et soulève aussi des questions quant aux risques encourus par les particuliers lorsqu’ils jouent les capital-risqueurs.
Depuis 2008 et la chute de Lehman Brothers, des efforts ont été entrepris dans le monde pour mieux encadrer la finance, pour réduire les effets de levier et augmenter les fonds propres des institutions financières, mais tout cela sans véritable cohésion, avec des différences considérables selon les pays. En particulier, l'application de la nouvelle réglementation prudentielle bancaire de 2012, Bâle III, est reportée sine die par les Etats-Unis. Alors, retour à la case départ pour la finance mondiale ?
On s'interroge aujourd'hui avec une certaine inquiétude sur la forme et la nature de l'incertitude financière. Est-elle seulement exacerbée pendant une crise passagère ? Ou bien, par principe, le plus inattendu étant toujours possible, toute prévision est-elle vaine ? Les deux lieux communs escamotent l'essentiel : l'incertitude financière est permanente, malléable, résistante – ce n'est pas une abstraction que l'on pourrait évacuer au détour d’un calcul. Loin d'être constante, sa structure varie au cours de l'histoire : elle dépend des cadres institutionnels qui permettent la circulation et l'enregistrement de l'information économique.
Lecteurs de cartes sur smartphone, cartes prépayées, avec l'essor des systèmes de paiement électroniques il est plus facile que jamais de se passer de numéraire. Mais si ces nouvelles pratiques sont souvent commodes pour les consommateurs, elles ont pour revers des frais et des risques. Et tout autant qu'une évolution technologique inéluctable, elles traduisent un changement de modèle économique des banques de détail. Mais l'usage du liquide résiste, et pas toujours là où on l'attendrait.