Comment agir sur le changement climatique ? Le débat actuel se concentre sur la réduction de la consommation de carbone. Mais les instruments de politique économique disponibles aujourd'hui ne sont ni efficaces, ni réalistes. La taxe carbone et les permis d'émissions sont des systèmes coercitifs. Ils peuvent marcher… s'ils sont suffisamment contraignants. Or qui accepterait de subir un stalinisme vert? Plutôt la carotte que le bâton, donc. Dit autrement : il est temps d'exploiter la créativité de l'innovation financière pour faire œuvre utile.
Les engagements des Etats ne suffiront pas pour limiter le réchauffement à 2°C, et les contraintes juridiques sont faibles. Du point de vue des investisseurs, le fait principal est que la grande majorité des pays du monde viennent de marquer leur intention de faire plus contre le réchauffement climatique, c'est-à-dire d'augmenter le prix implicite futur des gaz à effet de serre, tout renforçant la crédibilité de cette augmentation et son caractère universel. Cette visibilité est la bienvenue, à un moment où apparaissent les signes d'un essoufflement de l'innovation en matière climatique.
Le 12 décembre 2015, après deux semaines de négociations laborieuses, les représentants de 195 pays ont adopté l'accord de Paris qui remplacera le protocole de Kyoto après 2020. Cet accord juridiquement contraignant est une réponse rationnelle de l'humanité à la menace qui pèse sur notre destin commun. La vision et la détermination de l'accord montrent qu'il est véritablement historique. Mais la route est encore longue et la coopération internationale, plus que jamais nécessaire face au risque de conflits climatiques, reste difficile.
« With the growing risks of assets becoming stranded by responses to climate change, it might seem necessary to ask whether not adjusting your investment strategy is wise, let alone affordable. » On retrouve ici tout le sens britannique de l'euphémisme, dans la bouche d'un personnage rompu à la diplomatie économique. Ces propos ont en effet été tenus en septembre dernier par le Prince Charles, se faisant le relais d'une vague d'interpellations de la communauté financière sur la thématique climatique (Ban Ki Moon, Leonardo Di Caprio, Al Gore…), et d'une interrogation désormais régulière au sein de la communauté financière elle-même. De quels risques et quels actifs s'agit-il? Au-delà de l’aspect médiatique, le fond du sujet mérite quelques explications.
La tenue de la COP21 fournit l'occasion de faire le point sur le développement du captage et stockage du CO2. L'Agence internationale de l'énergie s'attend à ce que cette technologie contribue pour 15 à 20% à l'effort mondial de réduction des émissions de CO2 nécessaire à la réalisation de l'objectif, affiché à Copenhague, de limitation à 2° Celsius du réchauffement climatique à l'horizon 2100. Cela nécessite la mise en place en 25 ans d'une industrie de taille comparable à celle de l'industrie pétrolière. Quelles sont les perspectives aujourd'hui?
Le mix énergétique, c'est la répartition des différentes sources d'énergies primaires consommées pour la production des types d'énergie utilisés dans un pays donné. Pour différentes raisons allant de la disponibilité des ressources aux politiques de lutte contre le changement climatique, les mix énergétiques nationaux sont appelés à évoluer dans les prochaines décennies. Mais le poids de l'histoire ainsi que les coûts politiques et économiques de cette évolution la rendent difficile. Quelles sont les pistes les plus sérieuses?
La combustion d'énergies fossiles est aujourd'hui la principale source de gaz à effet de serre. C'est aussi le principal vecteur de l'action de l'homme sur le climat. Mais ce lien entre énergie et climat est beaucoup plus complexe qu’il n'y paraît de prime abord. La connaissance scientifique progresse constamment, et surtout elle commence à se diffuser chez les acteurs: particuliers, collectivités ou entreprises. Où en est la science, et comment se joue l'appropriation de ses résultats? Comment le changement climatique affectera-t-il l'offre et la demande énergétique?
Ecologiquement parlant, le charbon est la pire des énergies. Mais il possède des qualités pratiquement irrésistibles. Il est abondant, disponible et bon marché. Des technologies innovantes laissent espérer des usages moins polluants. Tiendront-elles leurs promesses ?
Il y a quinze ans, au temps de la Nouvelle Economie, les entreprises brick and mortar incarnaient le monde ancien. Mais la transition énergétique a remis les pendules à l'heure : le secteur du bâtiment traverse aujourd'hui une phase d’innovation sans précédent. L'industrie de la brique et de la tuile est au cœur de cette révolution, qui met l'accent sur les performances énergétiques d'un bâtiment mais aussi sur le cycle de vie des matériaux.
Pour le transport ferroviaire, le changement climatique représente un défi très concret. Entre les vagues de chaleur qui déforment les rails et les inondations qui perturbent le trafic, les infrastructures sont mises à l'épreuve. Le confort des voyageurs pose lui aussi plus de problèmes. Comment anticiper, comment s'adapter ? Les grandes entreprises ferroviaires y réfléchissent depuis plusieurs années et des stratégies apparaissent, qui dessinent une action à court, moyen et long terme.
Comment réduire les émissions de CO2? La modification en profondeur de nos modes de vie et de notre système technique représente certes une contrainte, mais c'est également une incitation à l'innovation, aussi bien via l'émergence de technologies en rupture qu'à travers de nouvelles organisations de la production et de la consommation.
Le boom des énergies renouvelables amène au premier plan des problèmes restés jusqu'ici marginaux. L'électricité d'origine éolienne, en particulier, a suscité récemment de nombreux débats, certains politiques, d'autres techniques. L'un des plus stimulants est lié à l'intermittence de la production, qui oblige à explorer des pistes innovantes, comme le stockage à grande échelle de l'électricité.
Pour avancer vers une économie durable, prélevant moins de ressources naturelles, on ne doit pas raisonner contre la croissance, mais avec elle. La question de la soutenabilité doit être abordée d'une manière dynamique. En partant d'une nouvelle modélisation des flux et des stocks du cycle de la matière, on peut imaginer l'économie de demain.
Les micro-algues sont au centre d'une petite révolution technologique. Leur culture ouvre sur la production de biocarburants, en réinventant aussi bien les procédés industriels que les modèles économiques. Aux Etats-Unis et en Europe, différents projets passent aujourd'hui des expérimentations à l'exploitation.
Le secteur énergétique mondial va devoir relever trois défis majeurs: sécurité d'approvisionnement face à des besoins croissants, lutte contre le changement climatique, urbanisation massive. L'électricité jouera un rôle clé car elle peut s'appuyer sur des méthodes de production émettant peu de gaz à effet de serre. Les technologies existent. La réussite dépendra de la capacité des politiques publiques à encourager l'innovation.
Après Fukushima, le nucléaire se trouve une fois de plus sur la sellette. Au quotidien, les énergies fossiles s'avèrent pourtant beaucoup plus risquées: le tribut payé par les populations est beaucoup plus lourd, sans parler de leur contribution au réchauffement climatique. Si la décision prise par l'Allemagne de fermer ses centrales nucléaires fait des émules, que devons-nous craindre pour notre sécurité?
Les communications vertes ne sont plus seulement un rêve. GreenTouch, un consortium mondial organisé par les Bell Labs d'Alcatel Lucent, va mettre au point les technologies qui permettront de rendre les réseaux de communications mille fois plus efficaces énergétiquement. La quantité d'énergie utilisée aujourd'hui pour faire fonctionner tous les réseaux, y compris Internet, pendant une seule journée, durera un jour... trois ans.
L'échec du sommet de Copenhague a reporté sine die l'espoir d'un règlement politique international du réchauffement global. On a pointé les réticences des pays émergents et celles des Etats-Unis, sur un terrain où sont en jeu de puissants intérêts industriels. En Europe, le commissaire Semeta a vu repousser une proposition de taxe carbone, au motif que son impact économique serait incertain. Se pose donc une triple question. Où en est le débat théorique? Quelle forme prendront les prochaines avancées? Quels en seront les effets économiques?
Les difficultés d'approvisionnement en énergie et les aléas climatiques soulèvent des questions et présentent des risques en termes de sécurité nationale, risques qui sont aujourd'hui mal formulés et mal compris. Cet article, adapté d'une présentation de Carol Dumaine au 8ème Forum International de la sécurité de Genève, met en lumière ces points délicats et prône la mise en place d'une structure commune sur les enjeux liés à la sécurité, qui permette de mieux faire face aux changements en marche à l'échelle mondiale.
Si la communauté scientifique est toujours divisée sur les causes du réchauffement climatique (même si, selon les sondages, pour 11 climatologues sur 12, les énergies fossiles sont bien les principales responsables), pour les non-initiés, la série de températures records, d'inondations et autres épisodes météorologiques extrêmes de 2010 a tranché le débat: la question n'est plus de savoir si le climat est en train de changer mais quel sera le prochain épisode.